Londres, envoyé spécial.
Après le départ de David Terrier et l'arrivée de Bernard Lama, Samassi Abou porte à trois le nombre de Français à jouer sous le maillot de West Ham cette saison. Cet attaquant de 24 ans d'origine ivoirienne est arrivé de Cannes à l'automne avec un contrat de trois ans en poche, une chambre d'hôtel et peu d'assurance d'être titulaire. En mâchonnant des quartiers de mandarine, dans le réfectoire du club, il dit comment, du centre de formation de Martigues, il s'est laissé transporter au gré d'agents offrant tour à tour toujours un peu plus d'argent. Dans cet ordre d'idées, West Ham n'est pas un but en soi pour cet international espoirs qui avoue pourtant, même s'il ne parle pas anglais, avoir trouvé en la personne de Harry Redknapp, l'entraîneur des Hammers, un type qui lui convient. «Ce n'est pas le genre à te dire: "Fais ci, fais ça. Je ne crois pas qu'il soit tordu. Le football, après tout, ce n'est qu'un jeu, et ici c'est comme ça qu'on le voit. Il préfère quand même un joueur qui rigole en faisant son boulot. En France je me faisais engueuler pour cette même raison.» Redknapp, qui n'a pas hésité à l'enrôler sur une simple photo, avait été convaincu par son fils Jamie (joueur de Liverpool), qui avait joué contre Abou lors d'un tournoi international.
Le football semble offrir à ce jeune Africain un moyen d'affronter la vie légèrement, habité par le seul regret de n'être plus ivoirien et de ne pas jouer pour la sélection d'un pays qu'il a quitté à 13 a