«J'ai souvent associé ma carrière à celle de Martin Luther King,
Jackie Robinson (le premier Noir à jouer en major league de base-ball) et Jesse Owens (star d'athlétisme), qui ont franchi tant d'obstacles pour acquérir un peu de respect dans leur profession et une once de reconnaissance pour ce qu'ils ont achevé. J'ai reçu le soutien de Mohammed Ali et de Kareem Abdul-Jabbar. Mais mon propre désir fut toujours de n'être connu que comme un quarterback, comme Terry Bradshaw, Joe Montana et d'autres. A la place on m'a colorié "Quarterblack, le quarterback noir.» Doug Williams n'aura jamais la reconnaissance qu'il appelle de ses voeux. Pourtant, en 1988, il fut le premier (et le seul à ce jour) quarterback noir à emmener son équipe, les Washington Redskins, à la victoire en Super Bowl (la finale du championnat de foot américain). Pas de quoi ébranler l'opinion, bien ancrée en National Football League, que les Noirs (qui représentent 66% des joueurs) ne peuvent pas tenir de postes à responsabilité (1). Pas une proposition. Dix ans plus tard, rien n'a changé, ou presque. Cette année, l'objet de la rancoeur des Blacks est l'indifférence des propriétaires de clubs à l'égard de Sherm Lewis, le très respecté coach noir de l'attaque de Green Bay, qui dispute dimanche le Super Bowl contre Denver. Lewis s'est distingué comme joueur puis comme entraîneur, participant à cinq Super Bowls, en gagnant trois avec les San Francisco 49ers et un l'an dernier avec les Green Bay Packers. Pourtant