Kitzbühel, envoyé spécial.
C'est un hurlement terrible qui doit encore raisonner dans les vallées du Tyrol. Didier Cuche évacue ce qui lui reste d'énergie dans l'aire d'arrivée de la «petite» descente de Kitzbühel (1), disputée vendredi en deux manches. Meilleur temps de la première et démonstration parfaite dans la seconde, malgré le petit handicap d'être parti derrière tout le monde, le jeune Suisse de 23 ans conserve l'avantage devant trois Français (Nicolas Burtin, Jean-Luc Crétier et Adrien Duvillard). Et s'en va escalader le premier podium de sa carrière.
Priver les Autrichiens de la victoire chez eux, dans l'épreuve du Hahnenkamm, vaut bien un cri de bête. Cuche ne pouvant pas rêver mieux que ce succès pour récompenser sa régularité depuis le début de la saison et oublier douze mois de souffrance à soigner une blessure (double fracture tibia-péroné à la jambe gauche) survenue lors d'entraînements en Australie. Le temps de reprendre ses esprits et le vainqueur ne manque pas d'envoyer un petit message à tous ceux qui avaient déjà enterré le ski suisse. «Une partie de ma motivation, je l'ai puisée dans les critiques adressées à l'équipe suisse depuis le début de la saison. Entre les deux manches, j'ai revu des titres comme "Pourquoi on est nuls? à la une de certains journaux et j'ai voulu faire taire les mauvaises langues.»
Sur le podium, Didier Cuche ne cache pas sa joie de côtoyer deux francophones, trop contents eux aussi du mauvais tour joué aux Autrichiens. Dominateurs