Le premier noyau dur à franchir le Rhin était composé principalement
de «Barjots», champions du monde en 1995 en Islande. Depuis, d'autres ont suivi. Ils sont aujourd'hui treize internationaux dans l'opulent championnat allemand. Alors que la veine ne semble pas se tarir, Daniel Costantini, entraîneur de l'équipe de France, livre une explication technique à cet engouement.
Comment expliquer cet exil? Je crois qu'il existe une mode, une sorte d'originalité française dont les Allemands sont friands. On peut même parler d'un attrait exotique. C'est un phénomène assez curieux, car les Allemands recherchent habituellement des prototypes: grands et plutôt forts techniquement. Je tiens là-dessus une anecdote assez drôle. Stéphane Joulin est un ailier international qui mesure 1,80 m et pèse 70 kilos tout mouillé. On le présente à ses nouveaux dirigeants allemands. Ils ont pensé d'abord qu'ils s'étaient trompés de gars. Ils se sont dit: «C'est pas possible, ce n'est pas le bon.» Mais, quand, dans le match, Stéphane Joulin leur a marqué 9 buts, ils se sont dit que c'était bien lui qu'ils avaient engagé. Ce championnat allemand tient-il de l'Eldorado?
Au début, les joueurs qui sont partis sont ceux qui avaient de réelles prétentions financières. Elles ne pouvaient en aucun cas être respectées par les clubs français. On a vu donc le nombre passer en quelques mois de 7 à 15 joueurs qui ont signé un contrat de deux ans en Allemagne. Là-bas, les clubs ont beaucoup d'argent, des sponsors, e