Cela fait deux ans qu'Aimé Jacquet attendait ce moment, qu'il dit
être le plus excitant de sa mission. «A la limite, je peux dire que j'ai terminé mon travail, c'est maintenant que je vais voir en action tout ce que j'ai mis en place.» Ce soir contre l'Espagne, il lève le rideau sur une équipe qu'il voudrait être celle qui disputera la Coupe du monde. Et là, stupeur: elle est résolument offensive. A peine est-il chagriné par l'absence de Laigle qu'il a renvoyé à Gênes à cause d'une blessure à l'épaule, puisque Desailly et Deschamps tiendront leur place malgré un genou et un muscle chiffonnés. «L'absence de Deschamps changerait l'organisation tactique et le comportement général de l'équipe, mais ça m'étonnerait qu'il manque ce rendez-vous.» Ce qui transparaît du discours général de l'entraîneur est qu'il tiendra sa ligne, et que seuls les problèmes physiques «Je veux des joueurs à 100%» dicteront l'entrée de remplaçants. Pas poste pour poste, mais à la faveur d'un autre dispositif tactique. Complémentarité. En soutenant mordicus la thèse d'un onze définitif, on sent que Jacquet prend le temps là où les calendriers ne lui en laissent plus pour travailler à Clairefontaine. Seul Diomède est en balance. En s'attachant à la complémentarité des talents, il conditionne aussi la présence et la position de certains joueurs en fonction de leurs coéquipiers naturels. Ainsi, si Zidane devait sortir, il serait remplacé par Pirès et Djorkaeff pourrait changer de rôle et se retrouver dé