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Libération
Interview

Marie-George Buffet, ministre des Sports. «Créer un nouveau grand club à Paris est une obligation». L'Etat ne veut pas payer pour un Stade de France vide.

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publié le 28 janvier 1998 à 17h10

A l'occasion de l'inauguration officielle du Stade de France, la

ministre de la Jeunesse et des Sports, Marie-George Buffet, fait le point pour Libération sur le difficile démarrage des relations entre le Consortium gestionnaire du stade et les partenaires sportifs susceptibles de remplir ses 80 000 places.

Que reprochez-vous à la concession signée en avril 1995 par l'Etat avec le consortium du Stade de France? Cette concession a été signée par le gouvernement d'Edouard Balladur entre les deux tours de l'élection présidentielle de 1995. Son contenu fait prendre beaucoup de risques à la partie publique. Une clause prévoit ainsi qu'en cas d'absence de club résident au Stade, l'Etat doit verser au Consortium un dédommagement de 50 millions de francs les deux premières années, et de 68 millions de francs à partir de l'année suivante. C'est déjà une raison suffisante pour inciter et encourager toutes les initiatives pour la présence d'un club résident. Puisque de l'argent public est investi, je préfère qu'il serve à développer le sport plutôt qu'à combler un déficit. Vous excluez donc, comme l'a suggéré Patrick Braouezec, le maire communiste de Saint-Denis, de nationaliser le Stade? Je crois que la position du maire de Saint-Denis a le mérite de montrer que cette concession n'est pas une rente à durée indéterminée! Si l'Etat s'engage comme il le fait, il est en droit d'attendre de l'exploitant qu'il crée les meilleures conditions pour accueillir le plus grand nombre d'événements