Bruno Martini, 31 sélections en équipe de France, poursuit depuis 1995 sa carrière de gardien à Montpellier, qui se déplace à Paris dimanche pour les 8es de finale de la Coupe de la Ligue. A 36 ans, le doyen des gardiens de la première division, qui a débuté à Auxerre en 1981, analyse l'évolution du «marché».
La situation de Bernard Lama, avec qui vous étiez international en 1993 et 1994, vous étonne-t-elle?
Tout est possible dans le milieu du football. C'est un véritable gâchis. Il s'est produit une cassure entre Lama et son club, le PSG. Ils ont ensuite souhaité un arrangement à l'amiable, mais les choses ont traîné, et le joueur s'est retrouvé coincé. Lama n'a pas manqué de clubs demandeurs. Mais aucun accord n'a été signé sauf avec West Ham, et dans l'urgence. Il ne s'agit jamais alors de bonnes solutions. Il est dommageable de ne pas voir évoluer sur le terrain un gardien de cette valeur.
C'est exemplaire de la difficulté des transferts pour les gardiens?
Ce n'est pas symptomatique: Karembeu aussi s'est retrouvé coincé. Cela dit, un gardien ne se transfère pas facilement. Mais je crois qu'il va devenir une denrée rare, donc chère, dans un proche avenir. Le montant de son transfert va se rapprocher de celui des joueurs du champ. C'est devenu un poste clé à cause du changement des règles. Jusqu'à présent, le gardien devait être bon avec sa tête et ses mains. Désormais, il joue aussi avec ses pieds. De plus en plus, l'équipe doit s'appuyer sur son gardien pour relancer. Le gardien se transforme en libero-gardien de but.
Le marché ne montre aucun début de surenchère.
Les clubs s'appliquent davantage dans leurs choix du gardien. On voit les Anglais s'attacher les services de gardiens canad