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Libération

New York - San Francisco: Isabelle Autissier sur la Route de l'or : «ça va vite, ça va fort, ça mouille»

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publié le 3 février 1998 à 19h28

Chaque mardi, la navigatrice, engagée

à bord de son voilier PRB dans la course en équipage New York-San Francisco, sur la route maritime des clippers, livre dans Libération le récit de sa semaine de mer. «ça dégouline, ça ruisselle, ça s'infiltre, ça s'insinue partout. C'est poisseux, râpeux, ça ne sèche jamais... Depuis le départ, il n'y a pas eu une journée où l'on a pu tenir sur le pont sans ciré complet. Avec la vitesse, la mer hachée, les embruns volent sans interruption, l'intérieur de notre beau navire est transformé en une tanière dégoulinante, remplie de vêtements mouillés qui commencent à moisir au lieu de sécher. Les seuls à se risquer dehors sont l'homme de barre et son coéquipier de quart qui soutiennent vaillamment les trombes d'eau pendant trois heures. Evidemment, plus ça va vite, plus ça va fort, plus ça mouille. Dans le mauvais temps de la semaine dernière, personne ne s'est risqué dehors sans harnais, et le barreur est carrément attaché à son poste... Pour finir, une belle nuit d'alizés musclés, la mode a été lancée de barrer en combinaison de survie avec un masque de plongée, ce qui améliorait considérablement le confort. La vague arrive, elle claque le long du bord, on a une seconde pour tourner la tête, elle s'abat dans un grand crépitement qui attaque un nouveau centimètre de fourrure polaire encore sec, loin au fond du ciré. Suit un long glouglou où l'eau cascade sur le pont, envahit le cockpit qui prend des allures de piscine où les écoutes se mette