Tokyo de notre correspondante
Des habitants qui fuient en masse leur région, des hôteliers qui font grise mine, un nombre important de billets invendus même avec 10% ou 30% de discount, à seulement deux jours de l'ouverture officielle des JO, la ville de Nagano ne connaît pas l'enthousiasme qui avait régné à Sapporo voilà vingt-six ans pour les premiers Jeux d'hiver organisés au Japon. Il faut dire qu'entre-temps, la situation économique du pays, qui traverse la plus grave crise de son histoire, a radicalement changé, tout comme la nature des Jeux eux-mêmes, dont les coûts se sont envolés. Les habitants de la région doutent que les grands travaux réalisés depuis 1992, date du choix de la ville qui vit du ski et du tourisme comme cité olympique, puissent être un jour rentabilisés. «La population se demande si les infrastructures ne sont pas démesurées», confiait récemment un analyste du Nagano Economic Research Institute.
A elles seules, les 9 installations nouvelles construites à Nagano, Hakuba et Nozawa Onsen ont coûté 103,7 milliards de yens, soit près de 5 milliards de francs. Et encore ce chiffre ne comprend pas le stade de base-ball de Nagano qui sera utilisé pour les cérémonies d'ouverture et de clôture et plusieurs autres installations. L'Etat ne déboursera que la moitié de la somme.
Au-delà des infrastructures olympiques proprement dites, la région va certes bénéficier des investissements colossaux qui ont été réalisés alentour, comme la nouvelle ligne de train à grande