Le match de samedi après-midi sera donc placé sous le signe de la
défense. Il n'y a alors qu'un geste qui compte: le plaquage. En la matière, les Anglais ont montré qu'ils étaient maîtres, puisque s'ils ont réussi à faire match nul cet automne contre les All Blacks, c'est au prix de 169 plaquages en environ trente minutes de jeu effectif (temps pendant lequel le ballon est en jeu sur le terrain) soit un toutes les quinze secondes en moyenne. Entretien sur le geste avec Philippe Benetton, troisième ligne d'Agen et meilleur plaqueur du XV de France.
Le plaisir. «Le plaquage, je n'ai pas toujours eu ça dans la tête. Au départ, je me voyais plus joueur de ballon et dévoreur d'espace. Je jouais numéro 8 (troisième ligne centre, ndlr) depuis les minimes, à un poste où on plaque moins. C'est en senior que je suis devenu troisième ligne aile, à droite d'abord, à gauche depuis 1991. A ce poste, le plaquage, c'est ton premier rôle; c'était vrai à l'époque, ça l'est encore plus aujourd'hui. Là, j'ai eu la chance de côtoyer un grand troisième ligne, Jacques Gratton, qui m'a enseigné ce qu'était la technique mais surtout le plaisir que l'on peut prendre à plaquer un type, autant qu'à jouer un deux-contre-un ou à réussir une passe sautée. Parce que plaquer, ce n'est pas seulement un geste technique, d'ailleurs ça ne part pas d'un geste technique, c'est même exactement le contraire. Plaquer, c'est d'abord courir vers le porteur du ballon, aller le chercher, comme on dit, plutôt que l'atten