Menu
Libération

Rugby: France-Angleterre en ouverture du Tournoi des cinq nations. Pour les Bleus, la parole à la défonce.

Article réservé aux abonnés
publié le 7 février 1998 à 19h48

Le Tournoi des cinq nations s'ouvre samedi après-midi avec

France-Angleterre, Irlande-Ecosse aussi, et on a trop dit après la tournée ravageuse des équipes de l'hémisphère Sud cet automne qu'il était dépassé. En réalité, il a un enjeu de taille dès le premier jour. On pourra voir au Stade de France si la France est en retard d'une révolution sur l'Angleterre.

Les données sont simples: il n'y a plus cinquante façons de jouer au rugby selon que l'on serait natif de l'ouest de l'Angleterre, de l'est de la Gascogne ou du nord de la Nouvelle-Zélande; il n'y a donc plus de traditions rassurantes, de manières de faire habituelles. L'Angleterre en avait, elle poussa même la logique de son style obstiné et rigoureux jusqu'à friser la perfection quand, en 1991, elle échoua en finale de la Coupe du monde. Ensuite, l'Angleterre a longtemps eu des velléités de changement. Et puis, c'est arrivé d'un coup cette année quand Clive Woodward est devenu entraîneur du XV de la Rose. Après une série d'échecs, les Anglais ont vu le jour cet automne en faisant match nul (26-26) face aux Néo-Zélandais, émoussés certes, mais All Blacks tout de même. Les joueurs anglais se sont convertis en masse au jeu de mouvement, celui qui ne s'arrête pas aux phases ordonnées, qui réclame de garder le ballon sur le terrain en multipliant les temps de jeu, de se faire des passes et de conserver le ballon. Ils ne parlent d'ailleurs que de ça.

En France, on dit la même chose. Depuis l'automne 1995 et sa prise de fonctio