Montréal, envoyé spécial.
Entre le 8 et le 25 février, la Ligue nationale de hockey nord-américaine (NHL) interrompra son championnat pour la première fois de son histoire. Loin d'être une victoire pour l'olympisme, l'arrivée des hockeyeurs professionnels dans le temple décati de l'amateurisme correspond en réalité aux voeux des dirigeants de la ligue d'asseoir leur audience au-delà de leurs frontières télévisuelles. Et ce aux frais des sélections nationales.
Deux planètes. En 1996, avec la création de la Coupe du monde, l'élite de ce sport avait déjà pu se retrouver aux Etats-Unis et au Canada pour disputer un trophée dans une compétition où les professionnels pouvaient réintégrer leur formation nationale. Jusque-là, le hockey mondial vivait sur deux planètes qui ne communiquaient jamais: les professionnels américains d'un côté, riches mais enchaînés aux clubs, et, de l'autre, les amateurs, que la NHL repérait et recrutait à l'occasion de leur championnat du monde annuel ou des JO. Depuis huit ans, la NHL engage de plus en plus d'Européens dans ses équipes (ils représentent cette saison 22,5% des joueurs évoluant dans le championnat nord-américain, soit 143 au total; les trois meilleurs marqueurs de la NHL sont européens.) Le hockey pro présente à Nagano ce double avantage de hausser considérablement le niveau de jeu et d'offrir aux Européens des stars qui seraient encore anonymes si elles étaient restées en Europe.
Cette opération olympique est tout bénéfice pour la NHL, qui