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Libération

Le Horn d'est en ouest, en remontant le vent et le temps. Les bateaux de la «Route de l'Or» dans le sillage des clippers.

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publié le 13 février 1998 à 20h17

Sale endroit, ce cap Horn. Mauvais lieu, de toute façon et de tous

temps. Mais particulièrement dégueulasse quand on le passe «à l'envers», c'est-à-dire contre les vents dominants et contre des mers battues et montées comme blancs en neige. En tête de la petite flottille de la «Route de l'Or», Yves Parlier devrait se présenter ce vendredi dans ces parages très casse-bateaux. La météo prévue sur zone est tout aussi désagréable que celle qui a soufflé dans les bronches des bateaux des siècles passés. 35 à 40 noeuds d'ouest, pile dans le nez. Parlier a hésité un moment à relâcher dans l'attente d'une amélioration. Il affirmait: «Pas question de doubler le Horn contre des vents contraires soufflant en tempête. Dans ce cas, je resterai en stand-by.» Il avait prévu de mouiller à l'entrée du canal de Beagle ou derrière un îlot au nord du Horn. Mais, si les conditions ne dégénèrent pas, il devrait pourtant tenter le passage. Grâce à l'affinement des prévisions et à la précision des positionnements par satellite, les voiliers modernes sont désormais capables de passer par d'étroites «fenêtres» météo. Isabelle Autissier et Christophe Auguin, qui suivent, ne pourront donc pas profiter de cet arrêt-buffet pour recroquer l'avance de Parlier.

Même dessinés pour surfer au portant des tours du monde dans le «bon sens» (Vendée Globe, Boc), les monocoques modernes ne sont pas si godiches quand il s'agit de remonter au vent. Pour Auguin, la limite supérieure se situe aux alentours de 45 noeuds.