Menu
Libération

Le Japon pris aux jeux. Temples.

Article réservé aux abonnés
publié le 13 février 1998 à 20h16

Hakuba, envoyé spécial.

Hakuba hésite. Entre montagne sacrée et Kentucky Fried Chicken, cette petite station de 10000 habitants est un peu bousculée par un choc de cultures. Habituée à recevoir quelque 3 millions de skieurs ou randonneurs dans l'année, Hakuba est bien sûr très fière d'avoir été retenue pour l'organisation des épreuves de vitesses de ski alpin. Mais au pied des plus hautes montagnes du Japon quoi de plus normal. Les spectateurs étrangers et les athlètes ont donc découvert une coquette bourgade, au creux d'une vallée d'altitude à 50 kilomètres de Nagano, qui tente de faire respecter un arrêté municipal interdisant les constructions en hauteur et anarchiques. Quelques verrues bétonnées ont pourtant surgi dans ce paysage paisible. Si quelques pagodes, aux allures de chalets des Alpes, égayent l'endroit heureusement enneigé, d'autres bâtisses grisonnantes et prétentieuses mériteraient d'être rasées dans l'instant. Jalouse de préserver ses traditions ­ la marche du sel au printemps par exemple ou l'entretien quasi maniaque de quelques variétés de plantes rares ­, Hakuba a également cédé à la tentation de la surconsommation. Les nombreuses boutiques et galeries d'art qui animent et colorent le centre «ville» arborent fièrement leur inspiration américaine. Là encore, la municipalité a freiné la prolifération cancéreuse des néons en réduisant la dimension des enseignes lumineuses. Quand la nuit tombe, c'est plutôt la piste de ski éclairée qui illumine le décor en