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Libération

Le Japon pris aux jeux. Bus blues.

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publié le 14 février 1998 à 20h18

En plissant bien les yeux, on peut voir les sauteurs s'élancer du

tremplin. Ça se passe, à 500m, là, sur la gauche. Mais, ce matin-là, tous les journalistes prisonniers du bus travaillent leur torticolis, la tête en l'air. Rivée sur l'écran télé. La navette a pris la route trois heures plus tôt. Pour faire 47 kilomètres entre Nagano et Hakuba. Prise dans les embouteillages, une partie de la presse a dû se contenter de suivre la première manche via écran interposé. Un journaliste: «10 000 km pour ça"» Et d'implorer pour pouvoir finir à pied le chemin. Peanuts. Le conducteur aux gants blancs a poursuivi trois kilomètres plus loin, fait demi-tour dans un parking sans fin, avant de reprendre la route congestionnée en sens inverse et poser le gros des troupes. Une pluie d'injures made in USA a cueilli le chauffeur, qui s'est confondu en courbettes. Les Américains ont déjà oublié Atlanta et ses constipations routières. Le matin même, le fils de l'empereur avait ­ panne d'oreiller sans doute ­ bloqué le trafic pendant vingt minutes. Ubu s'est invité à Nagano. Les JO ont le mal des transports. Le comité d'organisation qui, conscient d'entrée que les transports «seraient leur préoccupation majeure», multiplie les signes d'apaisement. Que faire: augmenter les navettes, créer des routes à sens unique, pousser les foules à marcher" L'afflux massif de volontaires sémillants jettent parfois le froid. Hier, comme d'habitude, un chauffeur a enlevé ses chaussures, mis ses pantoufles, et r