Libre danse à 11 heures
Prendre rencard avec Oksana Grishuk est aussi faire connaissance avec «(son) plus grand défaut»: le retard. La fille d'Odessa est si pressée dans son monde de glace qu'elle en oublie le monde tout court. Et le retard s'accommode si bien avec les caprices avouées de star... Grishuk en est une dans son genre, il est vrai confiné: la danse sur glace. Avec Evgueni Platov, elle devrait, aujourd'hui, mettre un ruban doré autour de son cou de cygne. Le deuxième titre olympique, c'est inédit. Grishuk, 26 ans, est plutôt belle, assez rebelle, et si vulnérable. Avec sa moitié, calme, pondérée, elle a révolutionné son petit monde et, à coup de virtuosité et d'audace, renvoyé ses prédécesseurs aux archives. Ce soir-là, elle débarque au bar à 1h30 du matin. Mini-jupe ciel, bottines azur et longs cils bleus. Vamp. Grishuk est une bouleversante petite fille, toujours équilibriste entre refus de grandir et besoin de se grandir. Elle a ainsi changé de prénom. Oksana rappelait trop Baïul, Ukrainienne dorée à Lillehammer, puis plombée par la notoriété ensuite. Elle voulait exister un peu plus, surtout depuis qu'elle et Platov ont émigré outre-Atlantique (Boston). Comme Baïul. Elle est donc Pasha. Comme sa grand-mère.
Celle qui aime tant son petit chien dit souvent: «Quand j'étais une petite fille.» Ainsi: «J'ai toujours voulu être n°1, toujours voulu être indépendante.» Sa mère, qui a très vite viré un mari inconsistant, voulait en faire une virtuose du piano. Une prof