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Libération

Patinage artistique. Trois styles de glisse cohabitent sur le podium. Kulik survole, Stojko survit, Candel surgit.

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publié le 16 février 1998 à 18h11

Sur le podium, il y a un bon résumé du patinage artistique. Une

consécration attendue d'un talent pur et presque trop facile, une déception d'un athlète à jamais blessé, un retour inespéré d'un franc-tireur un peu vite enterré. Dans l'ordre, Ilia Kulik (or), Elvis Stojko (argent), Philippe Candeloro (bronze). Samedi, 22h00. La patinoire est chauffée à blanc. Repassent en boucle les deux quadruples sauts passés ­ dont un sur deux pieds ­ par le Chinois Guo... Le Russe s'élance, veste PVC Maya l'abeille, dans un bourdonnement qui va donner le tournis aux juges. Que dit la noteuse Marie-Reine Le Gougne, piquée, et visiblement encore sous un choc émotionnel majeur? «Kulik... Il a littéralement volé sur la glace. Quelle classe, quelle prestance. Jamais je n'ai vu un tel programme de ma vie.» Que fait son entraîneur, Tatiana Tarassova, la plus titrée du circuit? Elle sert les poings comme jamais et termine en larmes. Qu'a dit l'étoile enfin consacrée, champion du monde 1995 et vice-champion du monde 1996: «C'est fait. C'était parfait. Mais la veille, j'avais refait mon programme tant de fois dans ma tête que je n'avais pas dormi. Mes jambes étaient dures, la tension insupportable.» Surprise: Kulik s'impose là où on ne l'attendait pas. Sur la technique. Son quad (quadruple saut), passeport annoncé comme obligatoire pour le podium, l'a placé haut. Intouchable?

Les notes tombent. Avec retenue. Cinq patineurs doivent encore s'élancer. Candeloro, lui, vient de serrer la main de Stojko,