Nagano, envoyé spécial.
Les Etats-Unis ont mal au palet. Non que leur spectaculaire match d'hier contre le Canada fut trop féroce ou trop physique. Les coups de crosses dans les gencives, les bourre-pifs, les parpaings dans la lisse (la balustrade) ont été plutôt rares. Non, les Etats-Unis ont mal au palet, parce qu'ils ont laissé de leur morgue (4-1) face à leur grand rival supputé, le Canada, même si leurs cadors commencent à se trouver et leur hockey à se colorer et si leur espoirs subsistent.
Mais voilà, les Etats-Unis ont parfois été pris de vertige dans ce jeu qu'ils veulent imposer mais qui leur a été opposé: organisation et complémentarité dans toutes les lignes, lucidité et réalisme dans toutes les diagonales. Ramasser quatre fois la rondelle au fond des filets quand on n'a pu la mettre qu'une seule fois en contrepartie en dit long sur l'impuissance d'une équipe qui prétend au titre suprême. Et sur l'amertume de ses boys, vexés de ne pas avoir concrétisé quand ils se sont retrouvés en supériorité numérique. Mais en face, le gardien Roy a papillonné comme dans un rêve éveillé; la défense, avec Bourque, a verrouillé; l'attaque, avec Primeau et Sakic, a déroulé. Que dit le coach au blazer siglé USA? Assommés par la Suède (2-4) lors du premier match, Wilson, mâchouillant nerveusement son chewing-gum, avançait alors «des ajustements à trouver» pour s'acclimater à la largeur de la patinoire (+15% par rapport aux dimensions américaines). Rescapé devant le Bélarus (5-2), il a