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Libération

Le Japon pris aux jeux. Trafic de billets.

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publié le 17 février 1998 à 18h19

Nagano, envoyé spécial.

Le Japon semble découvrir le marché noir. Pendant près d'une semaine, aux abords des sites, les revendeurs proposaient les précieuses entrées pour le patinage artistique, le hockey sur glace et le saut à skis, les trois disciplines les plus prisées des Japonais, à des prix exorbitants. Debout sur une caisse en bois, ou à deux pas de la file d'entrée, c'est en totale impunité qu'ils proposent des places pour le hockey, jusqu'à 12 000 francs pour la finale. Il a fallu quelques jours au comité olympique japonais pour s'apercevoir de l'ampleur du phénomène. La révolte a commencé dimanche quand un spectateur, muni d'un billet acheté au noir à la gare, s'est vu refuser l'entrée de la patinoire. La place vendue n'était valable qu'accompagnée d'une accréditation. La personne est revenue sur les lieux de la vente et a exigé le remboursement de la place. La police a dû intervenir. «Nous savons que des gens appartenant à la famille olympique bénéficient de billets gratuits qu'ils revendent, explique-t-on au Comité olympique. Ces tickets n'ont pas de numéro et les acheteurs ne savent pas qu'ils ne sont pas valables pour le public. Mais nous nous sommes rendu compte qu'une grosse quantité de billets mis en vente et réservés aux divers comités olympiques n'a pas trouvé d'acquéreur. A peine 2 000 ont été vendus dans les différents pays alors qu'au Japon, on se les arrache. Il faut savoir que les tarifs japonais sont plus élevés... Le public a sauté sur l'occasion.»