10000 m messieurs
Or: Gianni Romme (P-B) 13'1533 record du monde Argent: Bob De Jong (P-B) à 1043 Bronze: Rintje Ritsma (P-B) à 1286 C'est un gros plan, furtif, presque virtuel. Un plan épitaphe. On enterre une légende. Apparaît donc Olaf Koss, sur l'écran géant. Oreilles casquées, il commente. L'icône norvégienne aux trois records du monde lors des JO de Lillehammer, en 1994, adresse un signe de la main. Mais la clameur n'est pas pour lui. Elle ponctue le passage d'un autre patineur, qui avait déjà fait lever la foule dans un 5000 m record et asphyxiant. Le Néerlandais Gianni Romme est en piste. Et en train de lacérer l'ultime empreinte de Koss sur la glace à coups de lame métronomiques dans le 10 000 m. Ses cuisses saillantes se soulèvent avec rigueur et régularité. Son bras droit équilibre et relance son corps penché à 90°. Dans les virages, sa jambe d'appui supporte 70 kilos de gravité, son bassin supporte 50 kilos de force centrifuge. Certains résistent. Le corps fuselé sur mesure de Romme (1,90 m, 85kg), accompagne plutôt, avec des foulées d'une longueur délicieuse. Ses yeux ne dévient de leur objectif que pour regarder le panneau qu'on lui tend à chaque boucle: moins dix secondes, moins onze, douze" Souffrance. A quoi pense-t-il? «On ne pense pas quand on patine, dit Romme. On entend et on voit. On entend le grondement de la foule. On voit les panneaux des temps.» On souffre aussi. «Au 12e tour, j'avais mal. Mes jambes brûlaient. J'ai pensé: "Comment faire encore plu