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SKI Acrobatique. Foucras 2e dans un sport où les blessures sont fréquentes. Sevices compris au Menu des Sauteurs

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publié le 19 février 1998 à 18h31

Sauts messieurs

Or: Eric Bergoust (USA) Argent: Sébastien Foucras (Fra) Bronze: Dmitri Dashchinsky (Blr) Il remonte le bas de son pantalon. Il libère l'atèle en aluminium qui caparaçonne son genou droit. Une genouillère crème verrouille l'autre. Sourcils broussailleux, regard perçant, il dit: «Je n'ai pas eu beaucoup d'accident dans ma carrière.» Non. Deux seulement. Deux beaux. Et un genou en vrille à chaque fois. Hier, il a donc fêté «l'anniversaire de [son] genou droit». Avec une médaille en argent, dédiée à son raccommodeur. Il y a un an pile, on lui tricotait des ligaments croisés flambant neufs. Quelques jours plus tôt, le gars de Montreuil, tombé amoureux un jour de 1987 de ce sport magnifique et terrible, avait pourtant tenu à venir reconnaître le site de Nagano. Pour repérer les arbres, situer les lignes de fuite, connaître le vent tourbillonnant. Foucras, 27 ans, était venu malgré sa deuxième guibole en compote ­ «un mauvais vent». L'autre, il l'avait fait sauter juste avant les JO d'Albertville ­«un mauvais jugement». Avant de passer sur le billard, il avait donc voulu sauter à Lizuna Kogen. C'étaient les championnats du monde. Son premier saut l'avait déjà propulsé en tête. «J'ai pas fait l'autre. J'étais pas prêt.» Il avait alors remballé ses skis riquiqui, et pris rendez-vous avec le couturier des corps. Ligaments triturés, articulations broyées, esprit troublé, c'est une question d'habitude pour ces funambules du ski acrobatique qui jouent à la roulette russ