Slalom géant messieurs, ce matin à 03h15.

Depuis quelques jours, Alberto Tomba est en ville. Ses rares apparitions provoquent comme toujours des mini-émeutes. Trépignant et couinant, ses nombreuses admiratrices japonaises osent à peine l'approcher, tendant des petits bouts de papier ou des photos, quémandant à distance respectueuse la signature du bellâtre. «La Bomba», cheveux gominés, look soigné, démarche chaloupée, se réjouit de cette hystérie qu'il suscite. Alberto n'est jamais plus heureux que lorsqu'il constate que sa popularité est intacte, surtout dans un pays où son fournisseur de skis appuie l'essentiel de sa communication sur son nom. Et quand un journaliste américain de CNN lui apprend qu'il est aux Etats-Unis l'un des sportifs étrangers les plus connus, l'Italien jubile. Est-ce pour entendre encore et toujours ces douces louanges qu'Alberto est encore là? Apogée en 1995. Ce matin, en disputant le slalom géant de Nagano, il entamera la quatrième olympiade de sa carrière, et c'est tout juste s'il se trouve quelqu'un pour s'en étonner. Près de quinze ans après ses débuts en Coupe du monde, le slalomeur de Bologne ne désarme pas. Sur sa «retraite», cent fois annoncée et aussi souvent dénoncée, Tomba a déjà écrit plusieurs tomes. Mais comment poser la plume quand votre nom ne décroche pas de la liste des meilleures ventes? Fin 1995, personne n'aurait crié au scandale si Tomba avait effectivement été au bout de son projet de retraite. Il venait de signer une saison éb