Le championnat Nascar, qui oppose des engins ressemblant vaguement à
des voitures de série mais survitaminées au point de se déplacer à plus de 300 km/heure, est la discipline du sport automobile la plus suivie par le public américain. Sa cinquantième saison a démarré il y a deux semaines. En fanfare avec le Daytona 500 en Floride. Jeff Gordon, champion en titre, y a bien mal débuté en terminant 16e, loin derrière son vieux copain Dale Earnhardt qui n'avait jamais eu la chance de remporter cette épreuve phare. Gordon s'est rattrapé la semaine suivante, triomphant sur l'anneau de Caroline du Nord. Du coup, il endosse à nouveau sa tenue de favori pour la troisième épreuve de la saison, dimanche à Las Vegas.
«En vérité, dit Gordon, je suis dépassé par ce qui m'arrive. Quand je regarde en arrière, tout est flou», assure ce héros atypique des courses automobiles américaines. A 26 ans, il accumule les records dans une discipline où l'expérience et la maturité sont d'ordinaire les atouts maîtres. En 1995 il devient, à 24 ans, le plus jeune champion du monde de Nascar depuis Bill Rexford (23 ans) en 1950. L'année suivante il échoue de peu dans la défense de son titre qu'il reconquiert en 1997, devenant au passage le plus jeune vainqueur du Daytona 500. L'an dernier, il parvient aussi à s'adjuger le bonus de un million de dollars promis au vainqueur de trois des quatre plus grandes courses de la saison; il est seulement le deuxième pilote à réaliser cet exploit dans l'histoire du Nasca