Christian Califano, le pilier gauche international du Stade
toulousain, était déjà un solide gaillard quand, minot à Toulon, son père jouait demi de mêlée. «Il m'emmenait sur les terrains, j'ai touché des ballons. Mais je trouvais que c'était un sport de brutes, pas intéressant», se souvient l'international. Il ne s'est remis sérieusement au rugby qu'à 14 ans, à cause des copains, Marc de Rougemont en tête, lui aussi international. Là, il s'est pris au jeu. Au point de négliger un peu prématurément les bancs de l'école, quittés dès la classe de seconde. «Je ne suis même pas bachelier. Je le regrette aujourd'hui. C'était un raisonnement de con de tout miser sur une carrière sportive», confie sans ménagement le joueur, qui n'oublie pas que le rugby de haut niveau ne dure jamais qu'une dizaine d'années.
Recruté à 19 ans, en 1991, par Toulouse, Christian Califano y est encore sous contrat pour trois ans. Mais, pour autant, il ne vit pas que pour le Stade. Educateur sportif à la mairie de Toulouse, il entraîne les gamins quatre demi-journées par semaine. Et prépare cette année un brevet d'Etat au Creps (Centre régional d'éducation physique et sportive), spécialité" rugby. Califano gagne pourtant bien sa vie au club, même s'il n'y émarge pas dans les plus gros salaires. «Je suis dans la moyenne du Stade toulousain», précise le pilier, assez soucieux de son image, qui ne souhaite pas s'étendre sur un sujet qu'il juge tabou. A la louche, cela doit tourner entre 25 000 et 30 000 franc