Monaco, envoyé spécial.
Il faut compter deux nuits blanches, avoir un certain courage et être armé d'une bonne dose d'optimisme pour traverser la France dans le seul dessein de voir jouer son équipe en déplacement dans la coquille creuse qu'est le stade Louis-II. C'est pourtant ce qu'ont fait une petite centaine de fidèles, emmaillotés de sang et or, certains avec femme et enfants, pour vivre samedi soir en direct la victoire du RC Lens, désormais deuxième du championnat de France, à un point de Metz. C'est vers eux que le gardien Guillaume Warmuz s'est naturellement porté, les bras tendus après une rencontre où les Nordistes sont parvenus à faire déjouer les champions de France en titre. Au milieu du terrain, Fabien Barthez semblait surpris de voir se ruer sur lui des Lensois bon enfant, qui tenaient à lui faire l'accolade comme après un match entre amis du même quartier.
Un peu plus loin, la silhouette de Daniel Leclercq, l'entraîneur de Lens, traînait les pieds, l'air était doux. Avec son sourire pincé, sa voix posée, l'homme qui aime le football simple, dos au mur des vestiaires, répondait aux questions d'usage en cherchant une cigarette au fond de ses poches. «Les Messins, qui avaient gagné ici, nous ont servi d'exemple. Metz représente les valeurs que nous aimons, débutait-il modestement. C'était notre référence, quand ils sont venus ici, ils ont attendu le moment propice pour marquer.» Equipe soudée. C'est ce qui s'est effectivement produit. Après un premier quart d'