Certains arts martiaux sont plus arts que martiaux. Interdit après
la guerre pour ses accents militaristes et ses dérives samouraï, le kendo, est aujourd'hui une discipline formalisée qui allie rigueur et créativité, rituel et maîtrise de soi. Pour la première fois en Europe, 40 des plus grands maîtres se retrouveront ce week-end lors du «Paris Takaï» (1). Les arts martiaux du sabre japonais recouvrent plusieurs disciplines (iaïdo, jodo, kyujutsu, naginata). Esquisse en dix tendances du kendo, le plus représentatif d'entre eux, avec Claude Pruvost, président du comité national de kendo. L'auberge espagnole. «Le kendo, c'est un peu l'auberge espagnole des arts martiaux: on y trouve ce qu'on veut y trouver. Il vous renvoie ce que vous mettez et vous y demandez. Il ne génère pas en lui-même de bénéfices. C'est une pratique qui suit l'évolution de l'individu. Force et énergie dans la jeunesse, prouesse et performance à l'âge adulte, maîtrise et épanouissement en vieillissant.»
La voie du sabre. «La voie du sabre, c'est vouloir la victoire mais accepter la défaite. Chaque combat est un test psychologique majeur: "Suis-je trop agressif, trop passif? Trop calme, trop impatient? On sait moins comment et pourquoi on gagne que comment et pourquoi on perd. L'interrogation est permanente. Un excès de doute ou de confiance conduit à la défaite. Au kendo, le doute est une forme de crainte. La confiance, c'est tout autre chose: on a intégré la notion de défaite.» La pointe de zen. «A sa m