Il fallait un artiste pour tirer le rideau de la saison de ski

alpin. Alors Alberto Tomba s'est avancé. A 31 ans, l'Italien s'est acquitté de cette tâche en offrant une représentation quasi théâtrale dont il a le secret. Sur les pentes de Crans Montana, l'Emilien a remporté sa 50e victoire en Coupe du monde, dans le slalom de clôture de la saison 1997/98. A l'heure où le mot retraite virevolte de façon lancinante aux oreilles de la star italienne, Tomba se plaît à confondre ceux qui le voient déjà retiré des piquets et en train de jouir de sa fortune accumulée depuis une douzaine d'années. Mais les exploits d'Alberto, même sporadiques, incitent à s'interroger. Ayant gagné au cours de sa superbe carrière à peu près tous les trophées qu'il convoitait, Alberto Tomba n'a plus grand-chose à attendre de son sport, sinon cette émotion unique d'entendre le grondement de plaisir de la foule quand il franchit, victorieux, une ligne d'arrivée, ce qui ne lui était arrivé qu'une fois cette année, à Schladming. Hier, en Suisse, en battant Hans-Peter Buraas, que l'on présente justement comme l'un de ses possibles successeurs, Alberto Tomba a tout donné à ce public qui le porte si souvent. Skis, bâtons, lunettes, gants, tout y est passé avant que l'Italien ne tombe les bras en croix dans la neige, soudain d'une luminosité particulière. Retraite? Les supporters de la «Bomba» ont cru y percevoir une lueur d'espoir. Celle de voir le triple champion olympique et double champion du monde prolong