Le 13 juin à Chambéry, les présidents de 1750 clubs de rugby, réunis
en assemblée générale, devront approuver des réformes statutaires qui constituent une véritable révolution dans le monde de l'ovalie. En amuse-gueule, ils procéderont à l'élection du président de la fédération française (FFR), dont les modalités, pourtant approuvées en 1994 par le ministère des Sports, ont été invalidées par le conseil d'Etat en janvier. Réélu en décembre 1996, Bernard Lapasset sera candidat à sa propre succession. Une première assemblée générale, le 16 mai, au matin de la finale du championnat de France, devrait débroussailler le préalable des réformes statutaires ad hoc. Longtemps contesté, le président en poste pourrait bien être réélu dans un fauteuil. S'il arrive à négocier le virage vers le professionnalisme, soutenu en cela par Marie-George Buffet, la ministre de la Jeunesse et des Sports.
Car le plat de résistance à Chambéry sera constitué par la délicate question de la création d'une ligue professionnelle, liée par convention à la fédération, et à laquelle il reviendra d'organiser la formule du championnat pour les clubs de haut niveau. Un système adopté de longue date par le football, un sport, il est vrai, autrement plus riche. Toulouse et Brive, les plus gros budgets des clubs pro de rugby, ne dépassent guère les 25 millions de francs, treize fois moins que le PSG et 10 millions de moins que le Red Star, qui se traîne en queue de D2. Le paradoxe de la situation tient au fait que