Dublin envoyé spécial
Quand ils arrivent à l'aéroport de Dublin, les supporters gallois trouvent un panneau géant, qu'aucune marque de bière apparemment ne sponsorise: «Bienvenue au pays où on boit les plus grandes pintes du monde.» Il paraît qu'autrefois, il y a une vingtaine d'années, les échanges de supporters se faisaient par voie maritime, parfois même sur des bateaux de pêche. «C'est fini, dit un responsable de la capitainerie du port. Il y a eu un ferry ce matin, il y en aura un ce soir. Les autres arrivent tous du nord de l'Angleterre. Les supporters gallois prennent l'avion comme tout le monde.» En venant de l'aéroport, ils trouveront d'ailleurs le même accueil et la même invitation du pays où on boit les meilleurs coups. Mais les grandes manifestations de fraternité celtique sur le port sont passées.
En fait on en trouve trace quand il s'agit de parler du rugby en lui-même. Depuis qu'ils dominent, les Anglais ont séparé le rugby européen en trois sous-ensembles: eux-mêmes, les Français et les nations celtes. Cette distinction est assez caractéristique de la mentalité du chacun pour soi qui prévaut dans le rugby anglais depuis qu'il est professionnel. Au temps où le Royaume-Uni était une entité politique plutôt qu'un combat économique, aucun Anglais n'aurait osé cela, surtout quand les Gallois et parfois les Ecossais leur mettaient des trempes sur le terrain. Qu'à cela ne tienne. Les Irlandais et les Gallois se satisfont assez bien de la distinction. «Quand ils pique