Qui pilotera le foot mondial à l'aube du troisième millénaire? Les
200 millions de pratiquants du plus populaire des sports, dont 40 millions de femmes, ignorent souvent que le foot à un patron. Tout comme les téléspectateurs qui apprécient le ballon rond dans la petite lucarne, évalués eux à 1,2 milliard, soit le cinquième de la population mondiale. Depuis 1974, ce rôle est tenu par le Brésilien Joao Havelange. C'est lui qui a décidé de confier l'organisation de la Coupe du monde 2002 au Japon et à la Corée du Sud. Lui aussi qui en a signé la vente des droits audiovisuels pour 7,3 milliards de francs, contre 1 milliard pour la prochaine édition en France. Autant dire que l'enjeu de la prochaine élection à la tête de la Fédération internationale (Fifa), lors de son congrès à Paris les 7 et 8 juin prochains, est énorme. Dans dix-huit mois, la Fifa devra ainsi décider si la Coupe du monde de 2006 se jouera en Allemagne, en Angleterre ou en Afrique du Sud. Secret de polichinelle. Jusqu'ici pourtant, un seul candidat briguait cette lourde succession: le Suédois Lennart Johansson, président de l'UEFA (fédération européenne). Depuis hier matin, c'est officiel, le Suédois, qui avait rassemblé autour de son nom les pays européens et africains, devra ferrailler avec un concurrent qu'il connaît bien: le Suisse Joseph Sepp Blatter, actuel secrétaire général de la Fifa, depuis 1981, a annoncé hier sa candidature à Paris. C'était un secret de polichinelle qui pourrissait depuis des mois