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Libération

FOOT. Pour la finale de la Coupe de la Ligue, les supporters du PSG sont allés, en râlant, à Saint-Denis. «Le SDF on s'en fout, le Parc est à nous».

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publié le 6 avril 1998 à 0h26

Gros Fred se méfie de tout. De Canal +, des supporters girondins, du

Stade de France et de la Seine-Saint-Denis tout entière. «Aujourd'hui, c'est comme pour un match à l'extérieur, on reste groupés.» Jean-Claude, Hubert et Véronique sont autour de lui, pas tranquilles. Alors, en route pour la finale de la Coupe de la Ligue PSG-Bordeaux, ils chantent dès la gare du Nord. Des rengaines de midinettes virilisées, «Paris, où tu iras, nous serons là.» Et ce soir, Paris se déplace à 10 km de sa base, au Stade de France. «On le connaît pas, et on n'y tient pas. C'est pas chez nous.» Pour Gros Fred, c'est clair. Ça fait vingt-cinq ans qu'il est au Parc, et pas question de transfert. Autour de lui, il y a les jeunes. «Je les ai formés, et ils sont tous de mon avis.» Cocktail. Une seule voix pour les Gavroches, l'un des multiples clubs de supporters. «Tendance Boulogne, pas Auteuil, faut pas confondre.» Entre les ultras et les supras, il a choisi les premiers. L'accord Canal +-parc des Princes? «On attend la signature, on se méfie de Canal, ils se foutent de notre avis.» Gros Fred regrette l'époque Hechter, où les supporters étaient considérés. «Aujourd'hui, ils ont honte de nous et nous cachent. Mais on supporte l'équipe, pas les dirigeants.» 15 000 places leur ont été allouées, dans la tribune sud, grillagée et bouclée une heure avant le début du match. Gênant, pas le côté prison, mais le quota. «C'est dégueulasse. Il y a 23 000 abonnés au PSG, ça fait 8 000 copains sur le carreau. E