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Basketteuses et commerçants, même combat pour Bourges. Les Berruyères disputent ce soir à domicile la finale de l'Euroligue. Les «forces vives» de la ville sont mobilisées.

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publié le 9 avril 1998 à 0h42

Bourges, envoyé spécial.

Pour goûter l'un des derniers plaisirs que peut procurer le sport, il faut prendre le chemin de fer et changer à Vierzon. Car, dans son genre, le club de basket féminin de Bourges, «à moins de deux heures de Paris en train», est une exception française. Ce soir à domicile, le Cercle Jean-Macé ­ puisque tel est son nom ­ affrontera en finale de l'Euroligue (championnat d'Europe des clubs) féminine Madrid, dont le plus voyant atout est une joueuse polonaise de 2,17 m.

Corne d'abondance. Le club français, détenteur du titre, va donc chercher dans sa salle du Prado à conserver son bien. La garde d'un patrimoine sportif exige de battre le rappel de toutes les forces vives de l'agglomération berruyère. Il y a dans cet engouement de la ville «et des communes avoisinantes» pour ses grandes filles un fort sentiment identitaire. Le public est donc fortement féminin et grand connaisseur des subtilités de la défense de zone. L'ambiance peut ainsi vite monter dans les aigus. A Bourges, on peut ne pas être d'accord avec le temps qu'il fait, préférer le sancerre au menetou-salon, mais il est indispensable d'être au diapason de son équipe. Les acteurs socio-économiques l'ont bien saisi. Et c'est ainsi qu'ils ont créé dans un fol élan entrepreneurial, «il y a déjà six ans», dit l'un de ses 170 membres, la larme à l'oeil, la société Bourges Basket Entreprises. Le «BBE», c'est bien plus qu'un sigle que l'on regarde avec admiration, c'est la corne d'abondance du club. Le