Augusta, envoyé spécial.
Tout se passe après avoir frappé le drive au trou n° 11, dans une tranchée d'une vingtaine de mètres de large, pas plus. Quelque 280 mètres plus loin, en arrivant sur la balle, apparaît, en contrebas, la scène entière. Ce spectacle à couper le souffle du simple promeneur, que doit-il suggérer aux golfeurs qui, en quelques minutes, vont y jouer une grande partie de leur vie? Bienvenue à Amen Corner, sur le parcours d'Augusta. Et, c'est sûr, deux prières valent mieux dans cet endroit où, si souvent, par un dimanche après-midi, s'est dite la messe du Masters. Amen Corner est constitué par le green du trou 11 (par 4 de 410 mètres en descente), gardé sur sa gauche par la première pièce d'eau du parcours; le 12 (par 3) avec son green transversal, équipé d'un chauffage pour combattre les frimas qui sévissent dans ce point le plus bas d'Augusta National, barré par la rivière Rae Creek; et, plus loin, la caverne naturelle d'où sera tapé le drive du 13, coup fondamental qui décidera de l'ampleur du risque qu'il faudra prendre pour toucher en deux le green de ce par 5 de 435 mètres.
Il est dit que des esprits malins, enfouis dans des tombes indiennes à cette extrémité du parcours, exercent de sinistres influences. Mais il est plus sûrement vrai que les génies combinés de Bobby Jones et d'Alister Mackenzie, les dessinateurs du parcours, ont conçu là le lieu idéal pour le rendez-vous du joueur et de son destin. A l'origine, en 1932, les actuels neuf trous du retou