96e Paris-Roubaix
1. Franco Ballerini (Ita./Mapei) les 266,5 km en 6 h 55'16 2. Andrea Tafi (Ita.) à 4'16 3. Wilfried Peeters (Bel.) 4'19 4. Leon Van Bon (P.-B.) 4:49.
5. Frédéric Moncassin (Fra.) 4:49.
6. Rolf Sorensen (Dan.) 4:50.
La bouche tordue d'un sourire où la douleur affleure, les yeux embués qui papillonnent à la recherche d'un visage connu sur la pelouse, Franco Ballerini met fin à plus de 50 km d'échappée solitaire. La course, dont il a fait une affaire personnelle et irrationnelle depuis que, petit, il avait vu à la télé une arrivée triomphale de Moser sur ce même vélodrome de Roubaix, s'est offerte à lui pour la deuxième fois. De ses premières épousailles avec la reine des classiques, en 1995, le Toscan avait explosé, emphatique, comme si la scène avait été vécue des milliers de fois: «J'avais l'émotion près des yeux et du coeur. J'ai fait mon tour d'honneur comme Jésus-Christ marchant sur l'eau, dans un état de conscience accrue, sans avoir vraiment à me préoccuper de mon corps.» Hier, trois années plus tard, le bonheur ressemblait à du plaisir. «J'étais dans un jour de grâce, je me suis retrouvé devant et, quand tout va bien, tu réfléchis moins, c'est pour ça que j'ai fait un coup de folie. Gagner, c'est beau. Regagner, c'est encore plus beau. Surtout lorsqu'il s'agit d'une course aussi difficile et aussi belle que Paris-Roubaix, où il y a un piège après chaque virage.» Quand Ballerini apparaît, propre comme un sou neuf malgré une crevaison, après la forêt de