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Libération

FOOT. Le club est souvent raillé pour la maigreur de son public. Il a pourtant de vrais supporters. «A Monaco, 10% de la population va au stade, pas à Paris»

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publié le 15 avril 1998 à 1h05

Monaco envoyé spécial

«Quelle différence y a-t-il entre Marseille et Monaco? A Marseille, tous les supporteurs connaissent le nom des joueurs. A Monaco, c'est l'inverse.» Noyés sous les posters, les écharpes et les éléphants rouge et blanc, Robert Forneris n'aime pas cette vanne, qu'il balance pourtant volontiers. Lui est un supporteur de Monaco, un vrai de vrai. C'est dur d'en trouver sur le Rocher. Même à la veille d'une demi-finale retour de Ligue des champions, ce soir, face à la Juventus. Depuis trente-deux ans, Robert tient un bar, à la sortie de Cap-d'Ail, dernier virage avant l'entrée en Principauté. «L'Equipe», ça s'appelle. Il a le tee-shirt l'Equipe, la palme l'Equipe du meilleur bar sportif décernée par le journal homonyme qui trône sur le zinc. Il dit: «Ici, c'est la banlieue de Monaco, la cité-dortoir. C'est plutôt populaire.» Et ça l'agace royalement qu'on glose sur le nombre riquiqui de fans. Vraiment: «On dit que, à Monaco, t'as pas de supporteurs. Mais putain, sur 35 000 habitants, on fait 3 500 entrées en moyenne. 10%. Et à Paris, mon con, t'as 2 millions de types intra-muros et y sont pas 200 000 au stade, que je sache"» Mais il y a un problème quand même, au-delà du millier de supporteurs officiellement encartés. «Le problème, c'est l'état d'esprit. Ici, les fans de Monaco, ils y croient jamais. Avant le match retour à Manchester, ils pariaient pour savoir combien on en prendrait. C'est pas sport, ça.» Comme dit un autre fan, plus jeune: «Monaco, c'est p