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Libération

RUGBY. Entre les deux clubs, une rivalité «clochemerlesque». Biarritz-Bayonne la fracture de la côte basque.

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publié le 17 avril 1998 à 23h07

Bayonne-Biarritz envoyé spécial

Le réchauffement de la planète a épargné les relations entre les deux éléphants du sport basque. Six kilomètres et deux dos-d'âne séparent les deux pays de rugby. Avec vent dans le dos, un cycliste ne devrait pas mettre plus de dix minutes pour couvrir la distance qui sépare le stade de l'Aviron bayonnais de celui du Biarritz Olympique (BO). Mais il ne viendrait pas à l'idée d'un supporteur biarrot de s'arrêter en terre bayonnaise pour étancher sa soif. De même qu'un Bayonnais jamais ne s'arrêtera à Biarritz «pour prendre l'apéritif». Les soifs sont circonscrites. C'est une grande victoire de la prudence. On voit par là qu'il n'est donc pas nécessaire de courir les mers pour se plonger dans la grande ivresse du sport.

Du haut du stade de l'Aviron bayonnais, aussi appelé stade Saint-Léon, le panorama sur la capitale basque est de premier ordre. Le stade d'Aguiléra à Biarritz doit immédiatement évoquer, pour le flâneur, ce noble espagnol qui légua à la ville de bains de mer une immense propriété. Il aurait exigé en contrepartie que, sur ses terres, les sports de plein air s'épanouissent. Ses volontés furent respectées à la lettre.

Blanc et bleu contre rouge et blanc. Voilà donc le décor planté. Alors que le rugby «entreprend sa grande mutation», comme l'écrit le journal Sud-Ouest, les deux clubs sont comme chien et chat. Ce sont aussi de bons clients des imprimeries locales, surtout Biarritz, qui édite de luxueuses plaquettes. On peut y lire les no