Menu
Libération

Mondial 98. Dix villes racontent dix stades (2). La Mosson à Montpellier, la banlieue au coeur du jeu Il y a trente ans, un modeste terrain dans une ZUP, aujourd'hui, une enceinte de 35 500 places.

Article réservé aux abonnés
publié le 21 avril 1998 à 23h17

Montpellier envoyée spéciale

En 1967, la Mosson, qui serpente en contrebas, ne longe qu'un très modeste stade de quartier. Une seule tribune en bois, flanquée de petits vestiaires en préfabriqué, borde le terrain où s'égaillent les gamins de la Paillade, une ZUP sur les hauteurs de Montpellier, très excentrée du coeur de la ville, prévue initialement pour 30 000 habitants. Vivent là essentiellement des rapatriés d'Algérie, rejoints depuis lors par des immigrés du Maghreb et d'Afrique noire, et des Tsiganes. Ils sont logés dans des petits ensembles de quatre étages, voire des affreuses tours tout au bout de l'avenue de l'Europe. Pendant dix ans, l'équipe de la Paillade, qui évolue dans le stade du même nom, ne déplace pas les foules. C'est pourtant le seul club de Montpellier qui se hisse à l'époque en division d'honneur dans la ligue régionale. Le grand club de foot de la ville a vécu: le SO Montpellier, au passé triomphal avant guerre, qui jouait au stade du président Juvénal au centre-ville, a été emporté dans les turbulences de 1968. Une fin sans gloire pour les Rouge et Blanc, qui gagnèrent la Coupe de France à Paris, en 1929, devant 25 000 spectateurs, face à leur rival de toujours, le Football-Club de Sète. Un beau derby languedocien à la capitale. Quant au Montpellier Littoral, monté de toutes pièces l'année suivante par maître Thévenet, un ténor du barreau local, il a plié bagage trois ans plus tard. Le temps de construire une nouvelle enceinte, le stade Richter ­prè