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Dix stades racontent dix villes (4). Lescure à Bordeaux, le bel âge d'un bel ouvrage Discrètement nichée dans le quartier Saint-Augustin, l'enceinte fête cette année ses 60 ans. Elle a bien vieilli.

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publié le 23 avril 1998 à 23h28

Il y a des détails qui peuvent attendre. Debout au milieu de la

pelouse du stade de Lescure, c'est tout juste si l'on distingue, pour l'instant, le blanc du rond central. Pascal Teisseire, du cabinet Teisseire et Touton, l'un des architectes concerné par la «remise à niveau» de l'enceinte bordelaise, fait un tour sur lui-même, porte son regard sur les voûtes harmonieuses et lumineuses du stade de Bordeaux et avance un constat qui apaisera les habitués du lieu: «Les supporters les plus fidèles ne seront pas dépaysés. Les travaux exigés pour moderniser Lescure, n'ont pas bouleversé sa physionomie générale.» Du point de vue de cet expert, il aurait d'ailleurs été dommage de «polluer» cette construction au caractère très marqué et saluée comme une réussite esthétique lors de son inauguration en juin 1938. Le Mondial arrive comme un excellent prétexte pour fêter la (belle) soixantaine de l'endroit.

Mais il ne faut pas s'arrêter à cette simple date anniversaire pour résumer l'histoire de ce stade qui a, peu à peu, affirmé sa place dans ce quartier Saint-Augustin, anciennement quartier du Tondu. A la fin du XVIIIe siècle, l'endroit n'est qu'un vaste domaine (connu sous le nom de Lescure en référence à une chapelle voisine) appartenant à Jean Beyerman, négociant en vins, ce qui, dans cette région, n'avait déjà rien d'original à l'époque. «Serres et arbres de toutes espèces». Le domaine changea de mains quand la femme divorcée de Beyerman céda son immense propriété à Nathaniel Johnsto