Métoulla, envoyé spécial.
Au nord extrême d'Israël, Métoulla s'enfonce dans la chair du Liban. Sur trois flancs, à 20 mètres des dernières maisons, le pays du Cèdre domine les collines mais la frontière est sous emprise israélienne, qui en a fait une «zone de sécurité» sur une profondeur de 15 km, sous contrôle des troupes libanaises du général Lahad, allié d'Israël.
Métoulla est l'un des plus anciens villages du pays; fondé, en 1896, par le baron Edmond de Rothschild, les terres s'étendaient jadis plus au nord, une carte de 1908 en témoigne, en français, portant les noms des premiers agriculteurs juifs venus de Damas, d'Alep, de Zikhron-Yaakov. De cette cité prospère de 5 000 habitants, à 20 km des neiges du mont Hermon, Yossi Goldberg, deuxième génération sabra, maire de la ville, s'est mis dans l'idée d'en faire le centre des sports de glace d'un pays de canicule.
La cité a tissé des liens avec la communauté juive du Canada, qui a financé un somptueux centre omnisports comprenant, outre gymnases, salles de musculation et piscines, deux patinoires, dont une olympique. «C'est la seule de tout le Proche-Orient», s'enorgueillit Yossi Goldberg, même s'il en existe d'autres, plus modestes, à Bat-Yam, Ramat-Gan, Haïfa et Maalot. La fédération israélienne des sports de glace estime à 172 000 le nombre des patineurs et à 880 celui des compétiteurs. Le hockey sur glace en est à ses balbutiements, puissamment aidé par des entraîneurs canadiens; le curling est à l'horizon.
Le patinage