Artisan au sens propre. Artisan du succès du RC Lens cette saison, mais il aurait pu être autre chose. Un anonyme, un marin, un ébéniste. Il a été bistrotier, mais il se trouve que Daniel Leclercq a trois amours: sa famille, le Nord et le football. Il y a dans les long silences qui précèdent ou suivent ses phrases le mouvement d'une vague, peut-être une forme de lassitude à s'entendre poser des questions qui tourbillonnent, se font écho. Une fois qu'il est assis, que son regard tombe quelque part, par terre ou dans son paquet de clopes, les réponses arrivent alors qu'on ne les attend plus. On le dit ascète, c'est faux, il boit du petit-lait et ne refuse pas le champagne. Il ne lui reste qu'un match à jouer cette saison. C'est tout. «Ce qui m'ennuie c'est Guy Roux, qui parle de ce match comme du match du siècle.»
Daniel Leclercq est arrivé dans la tempête l'an dernier pour assurer un intérim avec Roger Lemerre, à la suite de Slavo Muslin qui avait laissé derrière lui une équipe qui s'entredéchirait. Il repartira l'an prochain dans le calme. Tout est dit. Un salaire et les idées fixes, pas de primes, pas de frime et la satisfaction d'avoir tenu un cap, fermement. «Je n'ai qu'un souhait, qui est simple: conserver tout le monde pour la saison prochaine. Je suis fidèle à ce que j'ai voulu à mon niveau. Obtenir des résultats lors de la première année pour en profiter lors de la seconde. Au-delà de toute espérance nous sommes en Ligue des champions, je voudrais en profiter avec ce g