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Libération

RUGBY. Perpignan, en demi-finale du championnat grâce à son entraîneur. Teixidor fit marcher sa tête et la Catalogne prit son pied

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publié le 9 mai 1998 à 3h15

Il y a des gens à Perpignan qui se souviennent qu'Alain Teixidor,

comme joueur de rugby, était un «con fini». L'entraîneur de l'USA Perpignan (Usap) commençait les hostilités dès le couloir des vestiaires et ne désarmait pas pendant quatre-vingts minutes, toujours le poing fermé ou le crachat à la bouche. Il est passé à autre chose et raconte, avant la demi-finale du championnat de France, samedi, face à Colomiers: «J'ai dû passer un brevet d'Etat d'éducateur sportif de rugby. Alors, je me suis aperçu que moi, qui avais joué depuis l'âge de 7 ans, je ne savais rien. Je faisais des choses sur le terrain sans comprendre, et je me suis demandé pourquoi on ne m'avait jamais rien expliqué. Je me suis promis que si j'étais entraîneur, mes joueurs ne seraient pas des cons.»

Fierté catalane. Le rugby catalan n'avait pas la réputation d'être le plus spirituel. Sa vertu cardinale était la virilité réduite à son expression la plus anatomique. La tramontane, qui contrarie le jeu au pied, a obligé des générations de rugbymen catalans à remonter les ballons à la main, en passant de préférence sur le corps de l'adversaire. C'était un style, il eut des mérites puisque, dans la première partie du siècle, quand le rugby arriva dans le Sud, Perpignan se mit à collectionner les titres. Puis ce style fit sourire. Perpignan n'a plus été champion depuis 1955 et n'a pas disputé de finale depuis 1977. Alors, l'émergence d'un rugby intelligent à Perpignan, c'est devenu une bonne nouvelle pour la Catal