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Libération

Afrique du Sud: un pilier de l'apartheid s'effondreLouis Luyt, le patron controversé de la fédération, a fini par démissionner.

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publié le 11 mai 1998 à 3h19

Le Cap correspondance

Fin de règne pour Louis Luyt. Cédant à la montée des pressions multiples qui exigeaient sa démission, le président de la Fédération sud-africaine de rugby (Sarfu) a finalement annoncé hier qu'il quittait la scène, dans une interview à l'hebdomadaire Afrikaans Rapport. Cette décision marque le dénouement d'une semaine de crise. Le départ forcé du tout-puissant patron de la fédération va désamorcer une crise qui risquait de compromettre l'avenir du ballon ovale dans la patrie des Springboks. «C'est la meilleure nouvelle depuis la victoire de l'Afrique du Sud dans la Coupe du monde en 1995», a jubilé Steve Tshwete, le ministre des Sports. Un soulagement partagé par de nombreux Sud-Africains.

Jeudi matin encore, Luyt avait pourtant affirmé qu'il ne céderait pas à l'ultimatum du Conseil national des sports (NSC), qui, depuis fin mars, exigeait sa démission avant le 7 mai. Luyt était considéré comme le symbole du malaise entre le rugby, à majorité blanche, et la nouvelle Afrique du Sud multiraciale. Mais le géant afrikaner, qui dirigeait d'une main de fer les affaires, n'entendait pas céder son empire pour un simple ultimatum. N'était-il pas sorti vainqueur en avril d'une bataille judiciaire contre le gouvernement, qui souhaitait examiner la gestion des fonds de la Sarfu? Mais l'hostilité croissante à son attitude de défiance a fini par contaminer ses propres rangs. A l'issue d'une réunion extraordinaire de la Sarfu, jeudi, pour décider d'une attitude à adopte