Barcelone envoyé spécial
Trop mou, trop creux, trop asthmatique! A écouter les pilotes, leur moteur n'est jamais assez puissant. Malgré les 800 chevaux qui les propulsent vers l'avant. Et quand, par malchance, leur monoplace n'est pas à la hauteur de leurs espérances, c'est encore le moteur qui est l'objet de toutes leurs critiques. Le champion du monde en titre n'a pas failli à cette règle, flirtant même souvent avec la mauvaise foi. Après son début de saison calamiteux, Jacques Villeneuve s'est rappelé que ce n'était plus un V10 Renault qui anime sa Williams, mais un V10 Mécachrome. Ce qui revient pourtant presque au même.
Le constructeur français a tourné le dos à la compétition de très haut niveau, en attendant de renouer durablement avec les bénéfices. Pour ne pas avoir à passer au pilon son coûteux parc de moteurs de F1, Renault l'a cédé à Mécachrome, qui était jusqu'alors chargé d'assurer le montage des blocs destinés aux équipes Williams et Benetton. Et même si aux cent techniciens de Mécachrome s'en ajoute une cinquantaine de Renault Sport, qui bichonnent au quotidien le moteur français, l'impact psychologique est évident sur les pilotes qui bénéficient de cette mécanique (1).
Critiques. Villeneuve ne nie pas que sa Williams, version 1998, souffre d'un défaut de conception fondamental au niveau de son train arrière, mais il accuse aussi son moteur Mécachrome, considérant que celui-ci n'a pas assez évolué par rapport à la concurrence. Jean-Yves Houé, responsable de la c