Menu
Libération

RUGBY. Le Stade Français rosse Toulouse pour affronter Perpignan en finale. Carton parisien et travail d'Usap

Article réservé aux abonnés
publié le 11 mai 1998 à 3h19

Nîmes envoyé spécial

On peut bien la prendre par le nord ou par le sud, ça reste une histoire d'«hommes contre». La finale du championnat de France de rugby opposera Perpignan au Stade Français et il ne faut pas croire que ce sera un autre épisode de la dispute entre la province et Paris. Ce sera une affaire de fondateurs qui, pourtant, n'ont pas l'âge d'être pères à ce point. Bernard Laporte, entraîneur du Stade Français, Alain Teixidor et Alain Hyardet, entraîneurs de l'USA Perpignan, ont fondé leur rugby. Ce sont des hommes jeunes qui ont pensé à contre-courant et ont jugé que leurs idées étaient assez fortes pour être convaincantes. Pour percevoir la différence la plus évidente entre les deux équipes, il fallait regarder les tribunes des stades samedi lors des demi-finales.

A rebrousse-poil. A Nîmes, le stade des Costières était catalan, entièrement sang et or, avec quelques rares îlots bleu et blanc, les couleurs de Colomiers. Quand l'équipe de l'Usap est entrée sur le terrain, il y eut comme une conflagration de couleurs et de bruit. Alain Hyardet et Alain Teixidor ont pris le rugby catalan à rebrousse-poil pour détruire ses lieux communs, il y a deux saisons, et ils durent aller contre les certitudes de cette foule. A Brive, on comptait cinq cents supporters parisiens, noyés parmi les cohortes toulousaines, poussant leur morne et éternel cri de guerre: «On vient, on gagne et on s'en va.» Bernard Laporte a fondé un rugby à l'écart, protégé des passions qui n'ont jamais