Arrêtez-le! Loïck Peyron maintient son emprise sur le circuit des
multicoques, ne laissant pas une miette à ses suivants. Sur son trimaran Fujicolor, vieux de huit ans, le Baulois avait survolé la saison 1997, transat Jacques-Vabre exceptée. En avril dernier, il a redémarré au mieux en dominant le Grand Prix des Sables-d'Olonne, qui ouvrait la saison. Hier, il a remporté, sur le fil, une épreuve aussi innovante qu'intéressante: la course des Phares.
Fécamp-Fécamp en une semaine. Entre-temps, les cinq multicoques d'un plateau qui ne devrait pas tarder à se garnir à l'approche de la Route du rhum, ont viré les phares les plus célèbres de l'Europe de l'Ouest. Ces vigies impavides, les marins les désirent et les redoutent à la fois. S'il leur faut des guides lumineux, ils se méfient de ces sentinelles plantées à l'aplomb des brisants, émergeant souvent de lieux mal famés par les fantômes des épaves.
En ce mois de mai, un vent mollet et une mer miroir ont fait de ce qui aurait pu être du casse-bateaux à rase-cailloux, une patience pour demoiselles aux petites mains expertes dans le réglage des voiles et une finesse pour tacticiens pas piqueur de nez sur leurs tables à cartes.
Fort d'un équipage rodé et soudé, Peyron a attaqué d'entrée. La flotte pare le Créac'h à Ouessant, Ar Men à Sein, Cordouan au bout de la Gironde. Peyron mène toujours la danse. Très attardé après une option aventureuse, Laurent Bourgnon, opposant traditionnellement le plus constant de Peyron, met la flèche et