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Libération

Voile. Les inconnus Jourdren et Guessard gagnent la Lorient-Saint-Barth. La transat des mordus

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publié le 16 mai 1998 à 1h30

Transat à se rattraper par les bretelles du ciré. Transat à se

crocher et à se recrocher aux basques. Transat de pitbulls ne lâchant rien et de doux dogues devenant dingues à force de se découvrir chiens perdus sans collier lors du classement quotidien. L'AG2R (Lorient-Madère-Saint-Barth) vient de s'achever par la victoire d'inconnus très sympas, nommés Bruno Jourdren et Marc Guessard, qui devancent de 19 minutes Dominique Wavre et Michèle Paret. Mais surtout, cette épreuve a tenu en haleine jusqu'au bout: renversement de situations, retour des attardés, coups de Trafalgar et coups de chauffe.

D'où vient cette effervescence? 1) La petite taille des bateaux (9 mètres) et leur monotypie impliquent forcément une homogénéisation des performances. Allant relativement lentement comparés à des multicoques, ces monocoques qui cassent peu de matériel restent groupés et n'évoluent pas dans des systèmes météo différents. 2) Les bosseurs récoltent le fruit de leur labeur. C'est dans cette catégorie que les marins s'entraînent le plus. Contrairement aux multicoques, la mise au point des bateaux requiert moins de temps. La différence se fait dans la préparation physique, dans le temps passé sur l'eau. 3) Si les solitaires peuvent sombrer sur un coup de pompe, les duos sont moins sujets à de tels relâchements. Et comme la classique course en solitaire du Figaro se déroule sur les mêmes bateaux que l'AG2R, s'additionnent les compétences et les expériences. A ces trois raisons, il faut ajouter