Est-ce une fâcheuse habitude ou un hasard? Dès qu'un joueur ou une
joueuse de tennis français accède à la finale d'un tournoi, c'est pour laisser filer la mise. C'est à croire que le seul fait de parvenir à un tel niveau est déjà une victoire à leurs yeux. Cédric Pioline et Mary Pierce, par exemple, ont confirmé cette tendance plus souvent qu'à leur tour.
Hier c'est la jeune et prometteuse Amélie Mauresmo qui a été la victime de cet agaçant syndrome, en finale du tournoi sur terre de Berlin. Face à Conchita Martinez, 9e joueuse mondiale, Mauresmo s'est inclinée en deux sets, 6-4, 6-4. Un résultat d'autant plus décevant que la Française, issue des qualifications, avait jusque-là effectué un parcours remarquable, s'offrant même une retentissante victoire face à Lindsay Davenport, la n°2 mondiale, confirmée par sa performance face à la Tchèque Jana Novotna en demi-finale. Pour la championne du monde juniors 1996, le plus dur restait à faire en finale. Conchita Martinez arrivait hier sur la terre berlinoise encore électrisée par son succès massif face à l'insolente poupée russe Anna Kournikova, balayée la veille par un 6-0, 6-1 plutôt cinglant. Appliquant avec calme et régularité son sens tactique, Martinez submergeait finalement en douceur la jeune Française, sans doute encore trop fougueuse et incapable de canaliser le talent qu'elle possède dans sa raquette. Mais, à presque 19 ans, l'avenir est de son côté.
Cette visite en finale aura tout de même permis à la Française d'améli