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Les quinze Coupes du monde revisitées (1). 1930: une esquisse qui reste le chef-d'oeuvre de l'Uruguay

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Montevideo n'oublie pas que le pays a organisé, et gagné, le premier Mondial.
publié le 22 mai 1998 à 1h56

De l’Uruguay aux Etats-Unis, quinze épisodes (1) pour récolter des jours de Coupe du monde dans les pays qui l’ont organisée.

Le Mondial 1998 sera le seizième épisode d'un incroyable feuilleton conçu par le Français Jules Rimet durant les «années folles». Il fallait être fou pour parier que le foot deviendrait un jour une passion planétaire. Qui voyage sait que ce sport est aujourd'hui le plus sûr outil de communication entre cultures différentes. La Coupe du monde semble être aujourd'hui à des années-lumière du rêve de Jules Rimet. De l'Uruguay aux Etats-Unis, la série que nous entamons aujourd'hui se propose de récolter, en quinze épisodes, l'écume des jours de Coupe du monde.

Ailleurs, le chiffre ne s'accroche souvent à rien. Ici, il est magique car il évoque l'année inoubliable. Comme si chaque habitant de la capitale uruguayenne avait été conçu génétiquement avec une mémoire spéciale programmée pour ce souvenir glorieux. Pourtant, de cette année-là, 1930, Ciudad Vieja (la vieille ville) compte peu de survivants. Seules les grues du port pourraient raconter. C'était il y a soixante-huit ans. Bien avant que les automobiles d'un autre âge qui pétaradent encore le long de l'interminable avenida 18 de Julio ne voient le jour. Bien avant que la ville ne s'ouvre enfin vers les eaux rouille du rio de La Plata. Bien avant que Montevideo ne devienne un point quasi oublié sur une carte d'Amérique du Sud. C'était il y a soixante-huit ans donc, un soir d'hiver, aux abords du parc Batl