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Libération
Portrait

A chaque Grand Prix, rencontre avec un témoin de l'histoire de la F1. Giorgio Piola, ses dessins font un carton

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publié le 23 mai 1998 à 2h05

Les mécaniciens de la F1, matinaux par la force des choses, ont

l'habitude d'apercevoir la silhouette de Giorgio Piola se découper à l'entrée des stands. Cet Italien qui collabore au quotidien La Gazzetta dello Sport depuis vingt ans, adore cette éphémère période de calme, quand le soleil encore rasant vient lécher les carrosseries et parfois éclairer d'un éclat un détail technique. Alors, d'un savant coup de crayon sur vélin, faisant jongler son équerre ou son rapporteur, Piola, dessinateur technique, ajuste d'un trait noir l'angle d'un élément de suspension ou le galbe d'un aileron.

Un 30e Monaco. En 1969, il dessinait déjà des voitures de course, mais il assistait à son premier Grand Prix, à Monte-Carlo. Ce week-end, il va regarder distraitement sa trentième course monégasque.«Quand, sur la piste, la lutte n'est pas formidable, il y a toujours quelque chose de passionnant à découvrir dans les stands. La fédération met des limites aux performances? C'est un festival de trouvailles et d'astuces, car ce genre de décision provoque comme une explosion dans le cerveau des ingénieurs, qui démontrent alors qu'ils ont la capacité d'améliorer une partie de leur voiture sur laquelle ils ne travaillaient pas beaucoup.» Piola constate pourtant que les ingénieurs n'usent pas beaucoup leur matière grise pour améliorer la sécurité des F1. «C'est plutôt la réglementation technique de la FIA qui les oblige à travailler dans ce sens, depuis 1994. Les ingénieurs ont également tendance à inter