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Les quinze Coupes du monde revisitées (2). 1934: l'Italie du Duce, comme prévu.

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La deuxième édition tourne à l'exercice de propagande. Mussolini a gagné.
publié le 23 mai 1998 à 2h05

De l’Uruguay jusqu’aux Etats-Unis, quinze épisodes pour récolter l’écume des jours de Coupe du monde dans les pays qui l’ont organisée.

Lorsque la Fédération internationale de football accepte, en 1932, la candidature de l'Italie pour organiser la deuxième Coupe du monde de l'histoire, deux ans plus tard, aucun doute possible sur la nature du régime et de son chef. Benito Mussolini a d'ailleurs depuis longtemps tombé le masque et montré son vrai visage: arrogant, fier et autoritaire. Les lois fascistes de 1925 et 1926 étaient plus que jamais respectées et craintes. Dans sa volonté mégalomane, «Il Duce» veut faire de l'homme italien un exemple de virilité, de dynamisme et de courage, un peu à l'image de celle qu'il veut donner de lui. Mais la crise de 1929 affaiblit quelque peu la superbe du régime. Le chômage frappe un peuple soumis, pieds et poings liés, à un système implacable. Le Mondiale tombe à pic, véritable cadeau du ciel pour celui qui prône les bienfaits d'une politique de travaux aussi titanesques qu'ubuesques. Il défend ce discours jusque devant la Chambre des députés, insistant sur l'importance de la tenue sur le sol italien d'un tel événement, organisé par le président de la Fédération italienne, le général Vaccaro.

«En 1934, il n'y avait plus cette violence sanguinaire contre les ouvriers. L'assassinat du socialiste Giacomo Matteotti date de 1924», rappelle Vittorio Foa, 88 ans, figure emblématique de la gauche italienne, père du syndicalisme, entré très jeune en